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Création &
Production

Ils sont passées par chez nous

Compagnie 1001

artiste internationale
Sayeh Sirvani - L'Ivresse des profondeurs

Metteure en scène, marionnettiste et actrice, Sayeh SIRVANI intègre les beaux arts à l’université de Téhéran dans la section théâtre de marionnettes en 2009.

 

Après 5 années d’études durant lesquelles elle approfondit sa pratique et ses connaissances de la marionnette traditionnelle iranienne, elle décide de partir en France pour élargir sa vision de la marionnette.

 

Après une année de master à l’Université de Nice en arts vivants, elle intègre l’Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette à Charleville-Mézières dont elle sort diplômée en juin 2019.

 

En parallèle de ses études, en deuxième année, Sayeh décide de sa propre initiative de mettre en scène MacBeth ou la comédie des sorcières, qu’elle jouera au théâtre de la Nef avec plusieurs de ses camarades de promotion. De janvier à Mai 2020 elle a été compagnonne du Tas de Sable – Ches Panses Vertes.

 

Dans son travail, Sayeh s’intéresse beaucoup aux tissus et leurs textures, aux costumes, devenant marionnette ou transformant le corps.

Les spectacles en tournée

En production majoritaire

L'Ivresse des profondeurs (création 2023)

Sayeh Sirvani - L'Ivresse des profondeurs

Note d'intention

La dernière guerre en Iran, était celle entre l’Iran et l’Irak . Elle a duré 8 ans et s’est terminée 3 ans avant que je naisse . J’ai découvert ce que c’était la guerre par l’école maternelle. Il y avait des endroits, sous la terre(des bunkers), où on n’avait pas le droit d’aller. Enfants, nous étions curieux : pourquoi était-ce interdit ? Qu’étaient ces endroits tout proche mais où on ne pouvait pas aller ? C’est en cherchant ces réponses que nous avons entrevu ce qu’avait été la guerre dans le quotidien.

 

La ville où je suis née, Ispahan, est au centre de l’Iran, loin des frontières. A L’ouest, il y a la frontière Iran-Irak. C’est à Ispahan que j’ai entendu pour la première fois ce qu’était l’immigration.

Des gens du sud venaient, mais il restaient à la périphérie. Petit à petit ils ont construit une ville. J’ai entendu pour la première fois des accents diff érents de ceux que je connaissais, ces accents qui disent « ils, elles ne sont pas d’ici ».

Je suis imprégnée de tout cela, sans que je le veuille vraiment. J’ai décidé de venir et créer en France. Pourquoi partir ? Pourquoi s’installer ailleurs ? Et d’où parler ?
Des populations se déplacent, cherchant à vivre mieux, simplement.

Le résultat de ces mouvements, c’est de se sentir ni d’ici ni de là-bas; se retrouver quelque part au milieu, dans un entre-Deux.

Aujourd’hui, je crois qu’il faut faire quelque chose. Qu’est ce que je peux faire d’autre que parler ? Parler pour ne pas oublier, répéter les même mots pour conjurer le sort. Parler, parler plus fort, partager un regard, un témoignage , offrir une traduction poétique de préoccupations intérieures, qui je l’espère résonneront chez ceux qui L’Ivresse des profondeurs est ce trouble qui peut toucher n’importe quel plongeur, lors de sa descente avec des bouteilles. Euphorie, confusion, trouble de la vision, perte de connaissance, angoisses, hallucinations…

 

La capacité de jugement se réduit, on oublie; on ne fait pas les bons choix dans les temps voulus, mettant sa vie en danger mortel.

 

Ici l’ivresse est celle de la plongée dans un monde de fuites, de réalités qui basculent; de mots que l’on ne peut pas prononcer ou d’autres que l’on se répète pour se rassurer.

A travers ces sujets je ne veux pas chercher la pitié, ou les clichés.Je cherche juste à parler et à trouver une manière qui ne soit pas sombre, mais plutôt créative, poétique, drôle pour parler de ces choses là .Transmettre une parole qui ne soit ni accablante, culpabilisante ou triste. Evoquer ce que je ressens, à travers des personnages imaginaires qui portent en elles la poésie, et la dureté de la vie dans certains endroits du monde, sans juger ni chercher une morale ou une solution.

Sayeh Sirvani

Prochaines représentations

14 fev.  2024 à 20h @Théâtre de la Verrière de Lille

D’après un texte de Leïla Hekmatnia et Mahmoud Ahadinia

Mise en scène, scénographie, fabrication Sayeh Sirvani

Traduction et adaptation Sayeh Sirvani et Coraline Charnet

Assistance et regard extérieur Coraline Charnet

Création lumière, technique Antoine Lenoir

Composition musicale Parva Karkhaneh

Production déléguée Festival Mondial de Théâtres de Marionnettes.

Co-production Le Tas de Sable – Ches Panses Vertes, Centre National de la Marionnette en préparation.

Soutiens Institut International de la Marionnette – LEM (Nancy)