Aller au contenu

Formation &
Transmission

Parcours marionnettique - stage

AUTOFICTION ET MATÉRIAUX - Se raconter avec des matériaux bruts

Transmission - Parcours Marionnettique 2023 - Amélie Poirier

Dans mon parcours artistique, l’autofiction a toujours eu une place très particulière. Du théâtre et du film documentaire, j’ai progressivement glissé vers une forme indisciplinée qui mêle le mouvement, au fait de se raconter (avec ou sans texte) en lien avec des matériaux.

N’étant pas constructrice, mon rapport à l’objet marionnettique s’est construit par défaut. Finalement, ce sont dans les matériaux bruts à travers leur capacité de métamorphose, dans leur puissance symbolique que j’ai trouvé le plus d’espace pour me raconter.

Quand il y a parole, l’usage du matériau agit comme un contre-point, venant témoigner de ce que le texte ne peut pas nommer.

Quand il y a parole, il s’agit de trouver le juste équilibre entre ce qu’il est nécessaire de nommer, ce que le matériau peut prendre en charge de part sa puissance symbolique voire politique, tout en laissant la place au public d’imaginer. De venir combler les creux de ce que ni le matériau,  la parole ne viennent combler.

Il y a une sorte de jeu qui s’opère à plusieurs, dans ce que je donne à voir et à entendre et dans la réception qui en est faite.

Lors de ce stage, nous travaillerons à de courtes élaborations de soli autofictifs en lien avec des matériaux pour chacun.e des stagiaires

Amélie Poirier

Jour 1 / Matin

9h-9h30 : accueil, présentation et rappel des compétences visées et du programme de formation.

9h30-10h30 : Développer une conscience de son propre récit.

Par des jeux et des partages sur la base d’écriture automatique, il s’agira de venir sonder ce qui nous singularise, comme premier
support vers l’autofiction.

10h30-13h : Être capable de construire un récit dans une démarche autofictive.

Il s’agira à présent d’appuyer d’un point de vue narratif ce qu’auront révélé les jeux d’écriture automatique. À travers de courts processus d’entretiens en binôme selon une méthodologie documentaire.

Il s’agira ensuite de sélectionner drastiquement des moments de l’entretien à l’aide d’outils de montage sonore simple en vue de l’élaboration d’un court solo.

Jour 1 / Après-midi

14h-16h : Explorer et développer un langage poétique propre. Être en capacité d’observer et de faire des retours réflexifs.

Chaque stagiaire sera amené à choisir un matériau avec lequel raconter son récit. Ce choix devra se faire selon des considérations dramaturgiques propres au récit de chacun.e.

Il sera demandé à chacun des stagiaires de proposer une première improvisation spontanée uniquement avec le matériau choisi (sans le récit), en prêtant une attention particulière à la propre agentivité qu’offrent les matériaux sélectionnés.

Lorsqu’ielles ne sont pas au plateau, les stagiaires seront dans la posture de regard extérieur.

Ielles seront donc invités à observer et à noter puis à partager les images fortes et marquantes observées durant ce temps d’improvisation.

 

16h-18h : Apprendre à être au service d’une forme, visuelle, corporelle, contrôler sans prendre le pouvoir. Être en capacité d’observer et de faire des retours réflexifs. Savoir écouter et prendre en compte ce que je donne à voir.

Sur la base des «images fortes» qui auront été observées lors de la première improvisation avec les matériaux, il s’agira cette fois-ci d’improviser de nouveau avec la diffusion en voix off du récit autofictif sélectionné. Les personnes observatrices seront amenées à nommer les relations qu’elles auront pu observer entre le texte en voix off et la présence des matériaux.

Jour 2 / Matin

9h-9h45 : Mettre son corps au service des matériaux. Être en capacité d’observer comment différents stimuli sensoriels agissent sur mon imaginaire dans ma relation au matériau.

Échauffement somatique (BMC : Body Mind Centering) en lien avec les matériaux. Ces différents stimuli pourront être réutilisés par les stagiaires dans l’improvisation qui suivra.

9h45-13h : Découvrir les notions de compositions, de variations et de mise en scène.

Il s’agira dans un premier temps d’observer comment faire varier les niveaux d’énonciation de mon récit autofictif en utilisant par exemple d’autres sources de diffusion sonore de ma propre parole (voix off, voix amplifiée en direct au micro, voix nue etc.).

Au cours d’une troisième improvisation avec les matériaux et la voix (sur la base de ces différents niveaux d’énonciation qui auront été réfléchis au préalable) et suite aux retours précédents, nous observerons comment commence à s’élaborer ce récit autofictif en lien avec les matériaux.

Là-aussi les personnes observatrices seront amenées à nommer les relations qu’elles auront pu observer entre le texte, ses différents niveaux d’énonciation et la présence des matériaux.

Jour 2 / Après-midi

14h-16h : Se situer et s’investir dans un groupe de travail participant à son endroit à la réussite de chacun.e.

Par binôme, il s’agira de préparer / répéter son court solo sur la base des improvisations précédentes, des retours que cela aura suscité etc.

Durant la première heure, une personne sera au plateau et l’autre sera son regard extérieur et inversement durant la deuxième heure.

16h-18h : Présentation et évaluation finale.

Auto-évaluation des stagiaires suite à la présentation. Temps d’échange final, bilan et derniers retours.

Dates du stage

29 et 30 avril 2023 @Tas de Sable

JOUR 1
9h30 | 18h (Accueil dès 9h)

 

JOUR 2
9h30 | 17h00

Amélie Poirier, créatrice pluridisciplinaire

Elle s’initie à la danse classique avant de se tourner vers la danse contemporaine au cours de différents stages et formations. En parallèle, elle suit des études d’art dramatique au Conservatoire de Lille et est diplômée d’un Master 2 dont la recherche porte sur la formation des marionnettistes en occident. Dans ce cadre, elle se rend dans plusieurs formations pour marionnettistes aux USA, à Montréal, en République Tchèque, en Finlande etc. En 2011 elle interprète et participe à la conception du solo La Jeune Fille et la Morve, mis en scène par Mathieu Jedrazak. Ce spectacle inclassable est diffusé dans des lieux labellisés en France, au Festival OFF d’Avignon dans le cadre d’une sélection régionale, en Belgique et au Québec : à la Chapelle : scènes contemporaines de Montréal et au Festival Folie Culture à Québec. Ce solo lui permet d’être rapidement identifiée dans la région dont elle est originaire : le Nord de la France.

Ces dernières pièces jeune public DADAAA et SCOOOOOTCH
! sont largement diffusées en
France, au Canada, en Bulgarie, Serbie, Slovénie, Croatie, Allemagne et Belgique.

Amélie Poirier est actuellement artiste associée au Théâtre des Ilets /Centre Dramatique National et au Théâtre le Grand Bleu à Lille : scène conventionnée art, enfance et jeunesse. En France : son travail est porté par Les Nouveaux Ballets du Nord-Pas de Calais basés à Lille. Au Québec, elle est associée à Synthèse Additive (Montréal).